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structure qui traverse et procure un passage par-dessus une route, une voie ferrée, un cours d'eau ou un autre obstacle
Un pont est un ouvrage d'art qui permet de franchir un obstacle naturel ou artificiel (dépression, cours d'eau, voie de communication, vallée, ravin, canyon) en passant par-dessus. Le franchissement supporte le passage d'humains et de véhicules dans le cas d'un pont routier, ou d'eau dans le cas d'un aqueduc. On désigne également comme écoduc ou écopont (par exemple : les écuroducs), des passages construits ou « réservés » dans un milieu aménagé, pour permettre aux espèces animales, végétales, fongiques, etc. de traverser des obstacles construits par l'être humain ou résultant de ses activités. Les ponts font partie de la famille des ouvrages d'art. Leur construction relève du génie civil. En Europe, leur évolution technologique a connu deux périodes : la période romaine et la période contemporaine. L'Empire romain (majeure partie de l'Europe) maîtrisait la construction du pont en arc en plein cintre, en pierre. Après la magnificence de la période romaine, l'aura des ponts s'atténue ; le pont devient alors un ouvrage d'artisan, construit par reproduction de modèles et de méthodes éprouvés. Avec les progrès dans la connaissance des sciences physiques et dans celle des matériaux, le pont redevient un ouvrage d'art grâce aux ingénieurs. Pendant plus de 2 000 ans, la conception des ponts a peu évolué. Puis avec la révolution industrielle, l'accroissement des échanges commerciaux a nécessité le développement des chemins de fer, de routes et de ponts ; parallèlement, les connaissances théoriques ont fait des progrès considérables. Depuis environ 200 ans, les ponts en acier, les ponts en béton armé puis en précontraint, les ponts suspendus de grandes portées et les ponts à haubans ont été rendus possibles par l'introduction de l'acier. Les architectes, avec des contraintes techniques aux limites repoussées, peuvent aujourd'hui laisser libre cours à leur imagination pour créer au sens propre des ouvrages « d'art ». Parallèlement à cette évolution, le pont est perçu dans les contes, la littérature et les expressions populaires, d'abord sur un plan symbolique. Il est pris comme sujet principal dans les arts plutôt tardivement. Peut-être cité à ce propos l'œuvre Trois symboles d'Eileen Agar, peinture de 1930 représentant un pont d'Eiffel « symbole de la modernité ». La forme des ponts dépend en partie du matériau disponible (jusqu’au XXIe siècle : la pierre et l’acier). De nouveaux matériaux sont apparus alors que les méthodes et moyens de calculs évoluaient. Des prototypes ont utilisé un béton hautes performances dont la résistance à la compression atteint 200 MPa. Des ponts en matériaux composites, assemblages de résines et de fibres de carbone, pouvant résister à des efforts intenses, permettent des formes nouvelles susceptibles encore d'évoluer. Cinq classes de ponts sont définies selon leur structure : les ponts voûtés, les ponts à poutres, les ponts en arc, les ponts suspendus et les ponts haubanés. Des critères spécifiques conduisent pour chacune de ces classes à définir un type qui lui est propre. Le matériau utilisé est un des critères de différenciation commun à l’ensemble des classes. La conception, la construction, la surveillance et l'entretien diffèrent selon le matériau. Chaque type de pont est adapté à une plage de portée, les ponts suspendus permettant les plus grandes portées. En 2018, le plus long pont maritime du monde relie Hong Kong et Macao à la Chine sur 55 kilomètres, ayant mobilisé un million de mètres cubes de béton et 420 000 t d'acier. Enfin, on trouve quelques rares cas d'arches naturelles qui sont utilisées comme des ponts ; c'est le notamment cas du pont de Dieu, en Roumanie, sur lequel passe une route nationale.